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ÉLITE                           Vol.1, numéro 20, août 2021
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                              la saga tunisienne : coup d'état constitutionnel

                                      ou nouveau système en construction ?


                                                    Youssef Sharaf - 4eme année - Science Politique


        Plus  de  10  ans  après  sa  révolution,  la  Tunisie  traverse  Cependant,  l'article  précise  également  que  le  Président  du
        aujourd'hui  une  période  critique,  non  moins  dangereuse  que  la  Parlement et le Premier ministre doivent être consultés avant
        situation  d'avant  l'incident  de  l'auto-immolation  de  Mohamed  que  des  pouvoirs  d'urgence  ne  soient  invoqués  et  que  le
        Bouazizi en décembre 2010, ni la crise politique survenue après  Parlement  reste  «  en  session  continue  pendant  toute  cette
        l'assassinat  du  leader  de  gauche  Mohamed  Burhami  en  juillet  période  »  non  gelé.  À  cet  égard,  Rashid  Ghannouchi,
        2013.  En  plus  d'années  de  paralysie  politique,  de  situation  président du Parlement et chef du parti Ennahda, a considéré
        économique  critique,  de  baisse  des  services  de  l'État  et  de  les  démarches  de  Saïd  comme  un  «  coup  d'État  contre  la
        chômage  élevé,  avec  le  taux  d'infection  mortellement  élevé  au  révolution  et  la  constitution  »,  et  donc,  après  avoir  été
        Covid-19 cet été et son impact catastrophique sur le secteur de la  interdit par l'armée d'entrer au parlement le lundi, 26 juillet
        santé,  la  colère  populaire  tunisienne  à  la  performance  du  2021, il a organisé un sit-in devant le siège, et a appelé « les
        gouvernement et des partis politiques a augmenté, en particulier  partisans  d'Ennahda  et  le  peuple  tunisien  à  défendre  la
        du  parti  Ennahda  des  Frères  musulmans,  qui  est  considéré  révolution », ce qui a conduit à une situation quelque peu
        comme le parti le plus titré depuis 2011 et a formé des coalitions  aggravée  et  à  un  affrontement  entre  des  centaines  de
        gouvernementales successives en Tunisie. Face à cette situation,  partisans  d'Ennahda  et  des  partisans  des  décisions  du
        et dans une mesure sans précédente depuis le déclenchement du  président à coups de pierres et de bouteilles.Cette opposition
        printemps  arabe,  le  président  Kais  Saied  a  profité  de  ces  n'est  pas  venue  de  Ennahdaseul,  mais  d'autres  partis
        manifestations  antigouvernementales  pour  décider  le  dimanche  politiques : l'Alliance pour la Dignité (fidèle à Ennahda), et
        25 juillet 2021 de consolider exceptionnellement ses pouvoirs et  les partis laïques, Qalb Tounes, et le Courant Démocratique.
        de  prendre  le  contrôle  total  du  pouvoir  exécutif,  tout  en
        limogeant le Premier ministre Hisham Meishishi, ainsi que les
        ministres de la Justice, de la Défense et des Affaires intérieures,
        et a également suspendu les pouvoirs des membres du Parlement
        (qui est divisé entre un grand nombre de partis) pour une période
        de 30 jours.

        La légitimité des décisions de Saïed dépende de sa lecture, en
        tant que professeur de droit constitutionnel, de l'article 80 de la
        constitution  tunisienne  qui  permet  au  président  de  s'emparer
        temporairement du pouvoir dans des situations d'urgence.







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