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ÉLITE
ÉLITE
Cependant, ce problème ne concerne qu'à nos intérêts et à la manière dont
pas seulement les audiences leur souffrance entraverait notre vie
occidentales, car même dans la région, quotidienne et nos intérêts nationaux.
de nombreux pays font preuve d'un Nous vivons dans un monde où les
étrange niveau d'apathie. Lors du images dominent notre consommation
massacre du Burundi, alors que des d'informations. Les bombes qui
centaines de milliers de corps flottaient tombent à Gaza ou les chars qui
sur les affluents du Nil, de nombreux pénètrent en Ukraine sont des sujets de
Égyptiens étaient plus préoccupés par télévision passionnants. En revanche,
la pollution de l'eau que par la tragédie la détresse d'une mère congolaise qui
humaine qui s'y déroulait. Le Nil, source perd son enfant à cause du paludisme
de vie de l'Égypte, était au centre de est difficile à saisir de manière virale. La
leurs préoccupations, éclipsant souffrance humaine, lorsqu'elle est
l'horreur d'un massacre perpétré sur silencieuse et lointaine, passe souvent
des compatriotes africains. inaperçue. La violence dans des
Personnellement, je pense que c'est endroits comme le nord du
parce que la plupart des Égyptiens ne Mozambique ou la République
se considèrent même pas comme centrafricaine n'est pas moins tragique
faisant partie de l'Afrique. Dans leur ; elle est simplement moins visible et
esprit, l'Afrique est toujours dépeinte plus compliquée.
comme un continent peuplé de Noirs, et Nous ne pouvons pas laisser la
le fait que nous soyons physiquement commodité dicter notre compassion.
différents donne l'impression que nous Chaque vie a une valeur, qu'elle soit
sommes distincts et, j'ose le dire, perdue à cause de la guerre en Ukraine
meilleurs. Ce racisme sous-jacent et ou de la malnutrition au Congo. Le défi
l'éternel récit nationaliste facilitent consiste à s'assurer que le monde y
l'homogénéisation de la souffrance prête attention, même lorsque
d'une masse d'individus noirs et ne l'histoire est difficile à raconter.
s'intéressent
